Aussi loin que remontent mes souvenirs, je me vois sur un vélo ! Mon petit Peugeot bleu (qui est toujours en service !), mon BMX, les nombreux vélos que j’ai montés en glanant des cadres et des pièces dans les décharges, à une époque heureusement révolue où les déchèteries n’existaient pas. Tous ces vélos que j’ai détruits et reconstruits suite à des essais de sauts, de franchissement, de descentes improbables: nous étions aux balbutiements du Mountain Bike. J’ai roulé aussi sur la route, encore avec un Peugeot, mais gris cette fois !

Je repense avec émotion à mes premiers vrais VTT, un Spécialized HardRock, mais surtout un Sunn 5000 R. Il n’y avait des suspensions ni devant ni derrière, des freins pas très efficaces, des roues qui se voilaient pour un oui ou pour un non. Ce qui ne m’a pas empêché de faire des sorties de dingue dans les Alpes, entre autres au-dessus du col de la Croix de Fer ou autour de Gap.

pic de l'Etendar en VTT

J’ai cependant laissé à des plus casse-cous que moi le plaisir d’aller toujours plus vite et de sauter toujours plus haut. Mon plaisir réside dans la pratique plus que dans la compétition. Et puis il y a la mécanique, mon autre passion : petit, si je n’étais pas sur mon vélo, je faisais des constructions en Meccano ou en Lego ! J’ai fait des études en mécanique, pour finir dans un bureau d’études d’une grande entreprise : j’ai tenu le coup pendant 10 ans ! Mais je crois que je n’étais pas fait pour les grandes entreprises ! J’ai ensuite passé 10 ans dans le secteur medico-social: pas le temps pour faire du vélo, des kilos en trop, du CO2 lâché sur la route pour aller en voiture dans de multiples réunions… j’ai pensé qu’un peu de rêve me ferait du bien, et qu’un retour aux sources serait salvateur. 

Je me suis rendu un soir d’automne chez Vélonaute à Lyon, magasin où j’avais acheté quelques mois plus tôt mon premier vélo urbain électrique, un KTM, qui a fait de moi un des premiers “vélotaffeur”. Ce soir là, j’ai rencontré Laurent qui avait créé Vélonaute depuis peu de temps, et je lui ai demandé simplement s’il n’avait pas le projet d’ouvrir un nouveau magasin : quelques mois plus tard, un CQP Technicien Vendeur Cycles en poche, j’ouvrais un nouveau magasin Vélonaute à la Croix Rousse, un quartier de Lyon. J’ai monté plusieurs magasins pour Vélonaute, dans lesquels j’ai toujours travaillé en vente et à l’atelier, atelier que je n’ai jamais voulu abandonner. J’ai participé avec conviction au développement du VAE afin que de plus en plus d’automobilistes laissent leur voiture au garage.
Ce fût aussi le plaisir de voir naître et grandir une très belle marque Française : Moustache. J’ai aussi vu avec bonheur l’arrivée des premiers VTT électriques. Mon Moustache Samedi 26, un des tout premier VTT semi rigide à assistance électrique proposé sur le marché français, m’a fait redécouvrir la pratique du VTT autour de Buis-les-Baronnies. Comme quelques décennies plus tôt, j’étais un précurseur !

J’ai vu arriver et testé les différents systèmes d’assistance : Yamaha, Shimano, Brose, Panasonic, Impulse, Continental, et bien sûr Bosch. Mais aussi les systèmes de vitesses électriques AXS, DI2, surtout sur la route. Puis le 27.5, le 29, le gravel… Les progrès dans les matériaux, les dérailleurs, dans les suspensions, dans les freins, dans les pneus ont été nombreux : je ne suis pas nostalgique des anciens vélos: j’apprécie et j’utilise ces nouvelles technologies. Le paradoxe, c’est que mon dernier vélo perso est…un grand bi !!! C’est le cadeau de départ offert par mes collègues de Vélonaute.  Je n’ai pas fui cette fois une grande entreprise, mais j’ai fuis une grande métropole.


Buis-les-Baronnies, c’est l’endroit où avec mon épouse, nous nous sommes retrouvés lorsque nous ne savions plus où aller ! C’est naturellement là que nous avons voulu continuer nos aventures personnelles et professionnelles.

Et c’est comme ça qu’est né Vélos Buis !
Et Buis c’est tout !

Michel